31- Droit Social : notions générales
1- Construction du droit du travail
– Au moyen âge : les corporations définissent les qualifications hiérarchiques, les conditions de travail
– La révolution : interdiction des corporations : dégradation des conditions de travail (travail des enfants)
– Aggravation à l’arrivée de la Révolution industrielle
– Apparition du Droit Social : loi de 1841 sur le travail des enfants (peu appliquée)
– 1864 : suppression du délit de coalition (interdiction des mouvements de grève)
– 1884 : Waldeck Rousseau : reconnaissance de la liberté syndicale
– 1ère moitié du 20ème siècle : textes fondateurs
- 1910 : Code du travail
– 1945 : création de la Sécurité Sociale
– 1950 : Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG)
Les trente glorieuses : avancés sociales considérables
– 1956 / 1969 / 1982 : 3ème, 4ème et 5ème sem de CP
– 1967 : Création de l’ANPE
– Les années libérales : compétitivité et flexibilité sont mises en avant, années de dérèglementation
– 1986 : recours au CDD facilité
– 1986 : autorisation administrative de licenciement pour motif économique supprimée
– 1987 : aménagement du temps de travail
– Période contemporaine : nouvelles problématiques dues à la dégradation économique
– 1988 : RMI
– 1996 à 2000 : réduction du temps de travail (RTT)
– 2003 : 1ère réforme des retraites
2- Droit autonome
– Autonomie : raisonnements spécifiques différents des autres branches
– Liens avec les autres branches :
– Idem contrats du code civil
– Certaines pratiques interdites (non respect du SMIC) sont réprimées pénalement
– Le droit administratif par l’inspecteur du travail contrôle la bonne application des règles
3- Influence de la situation économique :
– Lors des années libérales : recul de la protection
– Le droit social utilisé comme un « outil » de politique économique (ex 35H)
– Augmenter le SMIC a une influence sur le pouvoir d’achat
4- Droit évolutif
– Un des Droits qui évolue le plus
– Exemple de la durée du travail : 19ème : aucune règlementation / 48H / 40H / 39H / 35H
5- Droit de protection impératif
– Avec la « liberté contractuelle » du Code Civil : dégradation des conditions de la classe ouvrière
– Le Droit du travail a eu pour objet de rétablir l’équilibre pour la protection des salariés
– Le Droit de la Sécurité Sociale protège des risques sociaux : maladie, vieillesse, maternité etc…
– Le Droit du travail est un droit impératif d’ordre public : il y a peu de règles supplétives que l’on peut écarter par des dispositions particulières.
6- Droit négocié
Négociation entre les syndicats représentatifs des salariés et les organisations patronales
7- Les personnes soumises au droit du travail
– Les employeurs
– Les établissements de droit privé : entreprises indiv, sociétés, assos, syndicats
– Les établissements publics à caractère industriel ou commercial (EPIC) : SNCF, RATP etc…
– Les salariés : Personnes liées par un contrat de travail à un des établissements ci-dessus
8- Les personnes exclues du droit du travail
– Les travailleurs indépendants : commerçants, artisans, professions libérales etc…
– Les salariés du secteur public : les fonctionnaires relèvent du droit administratif
9- Le champ d’application du droit de la Sécurité Sociale
– Vocation universaliste (on distingue cependant différents régimes)
10- L’OIT : Organisation Internationale du travail
– Création en 1919 par la Société Des Nations maintenant faisant partie de l’ONU regroupant 180 états
– Objectif : Amélioration et Unification des conditions de travail
– Conférence internationale du travail chaque année
– Les conventions de l’OIT : ratifiés par les Etats membres qui le souhaitent
– Les recommandations de l’OIT : simples propositions sans caractère contraignant
11- Les traités bilatéraux
– Accords conclus entre la France et un autre état
– Principe d’égalité de traitement : le travailleur étranger en France a les mêmes droits que le français
– Principe de réciprocité : égalité est reconnue dès lors que l’Etat partenaire s’engage de la même manière
12- Les conventions qui règlent les conflits
– Problématique : une entreprise française embauche un étranger pour le détacher dans un autre pays :
– Quelle est la loi applicable au contrat ?
– Quelle est la juridiction compétente pour trancher le litige ?
– La convention de Bruxelles règle les conflits de juridictions
– En cas de saisine par l’employeur : c’est la juridiction du domicile du salarié
– En cas de saisine par le salarié : celui-ci peut choisir
– La convention de Rome règle les conflits de loi
– C’est d’abord la loi choisie dans le contrat sinon la loi du pays dans lequel le contrat s’exécute
13- Le droit communautaire originel ou primaire
– Le traité de Rome (1957) : liberté de circulation
– L’Acte Unique Européen (1986) : principe d’un dialogue social européen
– Le traité de Maastricht (1992) : encourage la négociation collective et la conclusion d’accords européens
14- Le droit communautaire dérivé
– Les règlements européens : adoptés par le conseil des ministres de l’UE
– Application immédiate et directe dans chaque état membre
– Primauté sur le droit national
– Les directives : élaborés par la Commission Européenne
– Objectif commun à atteindre dans un certain délai
– Pour être intégrées au Droit National : les directives subissent une « transposition en droit interne »
– Les avis et recommandations : pas de caractère contraignant
– Les décisions : caractère obligatoire pour « une personne visée »
– La jurisprudence : un juridiction nationale a la possibilité de saisir la CJCE (Cour de Justice des Communautés Européennes) : c’est un renvoi préjudiciel
15- Le droit européen non communautaire
– Issu du Conseil de l’Europe (47 pays)
– Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés
– Charte sociale européenne
16- Les sources de l’Etat
– Les textes constitutionnels (principes fondamentaux : liberté du travail, syndicale, droit de grève, …)
– La loi : projet ou proposition de loi soumis au parlement. Exemples : 19 janvier 2000 : fixe le travail hebdomadaire à 35H / 04 mai 2004 : formation profes. tout au long de la vie
– Les règlements (définissent les modalités d’application)
– Les ordonnances. La constitution permet au gouvernement de légiférer par ordonnances : prendre des décisions qui relèvent normalement de la compétence du parlement. Objectif : agir rapidement sans les lenteurs de la navette parlementaire et sans le risque de voir le projet modifié par les amendements des députés et sénateurs.
– Le code du travail : c’est un « outil de travail » qui rassemble les principaux textes (Nouveau code du 1er mai 2008 : 10 000 articles organisés en 8 parties). « L » : voté au parlement / « R » ou « D » : texte réglementaire décision du gouvernement.
– La jurisprudence
– Les juridictions : prud’hommes, tribunal d’instance, gde instance, tribunal des affaires de sécurité sociale
– Il existe parfois des « vides » juridiques et les juges ont obligation de décider
17- Les conventions et accords collectifs
– Les conventions collectives : textes traitant l’ensemble des conditions d’emploi, de travail, de formation des salariés ainsi que de leurs garanties sociales
– Applicables par secteur d’activité : on parle de « branches »
– Différents niveaux géographiques : national, régional voir local
– Contenu très vaste : période d’essai, salaire minimum etc …
– Les accords collectifs
Textes traitant d’un point particulier des relations de travail
Accord interprofessionnel ou se ramenant à un seul secteur d’activité ou accord au sein de l’entreprise
Différents niveaux géographiques : national, régional voir local
– Les rapports entre accords de différents niveaux
Avant 2004 : pas de dispositions moins favorables dans un texte inférieur
Loi du 04 mai 2004 : accords dérogatoires : un accord d’entreprise peut revenir sur un avantage accordé par un accord de branche (besoin de justifier comme la sauvegarde de l’entreprise)
– Les exceptions
Le niveau supérieur peut prévoir que ses dispositions sont impératives : pas de dérogation
Les accords dérogatoires sont interdits pour certaines questions : salaire minimum et classification professionnelle
– Pratiques spontanées
Par leur répétition, ces pratiques peuvent prendre un caractère obligatoire si :
Généralités : l’avantage est accordé à un ensemble de salarié
Fixité : les modalités de l’avantage sont toujours les mêmes
Constance : la pratique est régulière
– Dénonciation des usages
Un employeur peut dénoncer un usage sous trois conditions :
1- informer personnellement chaque salarié
2- informer les représentants du personnel
3- prévoir un délai de prévenance
– L’engagement unilatéral de l’employeur
L’employeur décide seul d’accorder un avantage aux salariés : en CE ou note de service
Cet engagement peut être dénoncé comme ci-dessus
– Les accords atypiques
C’est un accord sans les syndicats représentatifs : équivalent à un engagement unilatéral
Cet engagement peut être dénoncé comme ci-dessus
18- La hiérarchie
– Hiérarchie traditionnelle
1- textes de valeur constitutionnelle
2- conventions et traités internationaux, droit européen et communautaire
3- loi et ordonnance
4- règlements : décrets et arrêtés
5- conventions et accords collectifs
6- usages professionnels et accords atypiques
7- engament unilatéraux de l’employeur
8- règlement intérieur
9- contrat de travail
– Principe de légalité : aucun texte ne peut aller à l’encontre d’une règle de niveau supérieure
– L’ordre public social : on peut écarter la règle légale pour adopter des dispositions plus favorables aux salariés
– Mais certaines lois dites d’ordre public ne peuvent connaître aucune dérogation : ordre public absolu